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Photo du rédacteurRené Renard

La solitude du coureur de fond.

Jadis, il y a très longtemps, je devais à peine être ado, j’ai lu un livre qui trainait dans une caisse de « livres à donner » sous-entendu, s’ils ne trouvent pas preneur, direction poubelle. J’avais été attiré par sa couverture surannée et un titre énigmatique. « La solitude du coureur de fond » d’Alan Sillitoe (dont j’ai retrouvé le nom grâce à mon google-fu) Bien que l’histoire ne m’ai pas marqué, j’ai gardé en mémoire ce titre allez savoir pourquoi. Et, bien des années plus tard, je pourrais en écrire un, sous le nom « la solitude du blogiste » ou en fait la solitude de plein de chose, tant on a l’impression (ce n’est pas une impression) de parler (ou d’écrire) dans le désert. Je ne suis pas le seul, j’en suis conscient et rien ne m’oblige à continuer. Mais au fond, ça doit être plus fort que nous. Continuer, encore et toujours, dans le silence le plus total à tapoter sur le clavier de notre laptop tout autant que les pas de notre coureur frappaient le bitume dans une indifférence générale. La question devrait-être, pourquoi le faisons-nous ? Pourquoi continuons-nous ? Mais la seule qui reste finalement c’est « Pourquoi arrêterions-nous ? » La futilité de nos entreprises, est-elle le reflet de la futilité de la vie elle-même ? L’indifférence ou la reconnaissance est-elle juge de paix ? Quelques interactions, pourraient suffire, mais même ça, celui qui court dans la brume du matin ne peut s’arrêter pour commenter les milliers de posts, de blogs ou de sites qui sont créés chaque jour. Sortir de l’ombre pour se noyer dans la masse, écrire pour disparaitre. Éclairer pour mieux s’éteindre. L’écriture est une course de fond identique pour tous, mais seul celles qui comptent seront remarquées.





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